PROGRAMME DE LA SESSION 2024

Programme de la session 2024]

1. La danse inspiratrice de compositions musicales

À toutes les époques, les danses à la mode dans les sociétés occidentales ont exercé une influence sur les compositions vocales ou instrumentales conçues ou non comme des œuvres « à danser ». Certaines caractéristiques de telle ou telle danse — formes, carrures, rythmes et accentuations, tempi contrastés, caractères expressifs, basses obstinées, choix dans l’instrumentation, etc. — ont été des sources d’inspiration voire de renouvellement du langage musical savant.
Ainsi, bien au-delà du répertoire des ballets, les empreintes de la danse jalonnent l’histoire de la musique occidentale : des virelais de Machaut et estampies du Moyen Âge, jusqu’aux Boléro et foxtrot de Ravel, en passant par les mises en tablature de pavanes, basses danses et branles de la Renaissance, les suites instrumentales, les chaconnes, fandangos et autres Folies d’Espagne baroques, les menuets des genres instrumentaux du XVIIIe siècle, les valses et mazurkas de Chopin. On trouvera dans le contrechamp des pratiques sociales de la danse, populaire ou non, actuelle notamment, de nombreux points d’appui pour éclairer le sujet.

2. « Fumeuses spéculations » : tours de force et énigmes poético-musicales dans les répertoires polyphoniques du XIVe au XVIe siècle. (Nouvelle question)

La question invite à interroger les répertoires polyphoniques depuis le XIVe siècle jusqu’à la fin du XVIe siècle, sous l’angle des procédés compositionnels spéculatifs déployés par les compositeurs et les poètes. Canons, constructions numérico-rythmiques, acrostiches, jeux de notation et autres rébus musicaux sont mis au service d’une esthétique de la subtilité et témoignent d’un goût certain pour l’hermétisme. Par le sonore et le visuel les musiciens offrent une lecture raffinée, et parfois symbolique du monde tel qu’ils le conçoivent.
On interrogera la mesure dans laquelle les répertoires polyphoniques de la fin de ce long Moyen Âge représentent tant une incessante recherche d’innovations qu’un héritage mathématico-spéculatif ancien.

3. Woodstock : les musiques populaires à l’heure de la contre-culture.

Organisé dans l’état de New York au mois d’août 1969, le festival de Woodstock conclut une décennie au cours de laquelle le rock a, selon Carl Belz, accédé à la maturité. Influences transatlantiques, psychédélisme, folk rock, ouverture aux musiques du monde : on pourra envisager sa programmation sous l’angle des tendances qui ont traversé les musiques populaires anglo-américaines dans le sillage de la British Invasion. Du Human Be-In au festival d’Altamont, on s’intéressera également à la capacité de tels rassemblements à incarner la transformation de la société étatsunienne et de son industrie musicale dans la seconde moitié des années 1960. D’un point de vue plus général, on s’interrogera enfin sur les contradictions inhérentes à l’évolution des musiques populaires sous l’influence de la contre-culture et sur la façon dont ces contradictions vont se résoudre au début de la décennie suivante.